Louis CHAVIGNIER
Louis CHAVIGNIER Sculpteur (1922-1972)
Louis Chavignier dans son atelier Visiter la galerie de 24 portraits |
Louis CHAVIGNIER, est né à Bagnard, commune de Montboudif Cantal, le 16 avril 1922 et décédé le 25 juillet 1972 à Clermont-Ferrand. (Voir son arbre généalogique)
Il fait ses études secondaires au lycée d'Aurillac et, après les Chantiers de jeunesse, fut embarqué pour le travail obligatoire en Allemagne d'où il s'évade en décembre 1943 pour rejoindre le maquis de Saint-Genès-Champespe.
En 1944, il est aux Beaux-Arts à Paris mais pratique d'abord le dessin. De 1946 à 1949, il collabore à la restauration des antiquités égyptiennes et orientales.
Élève de Paul Niclausse et de Georges Saupique, il est lié à la sculpture traditionnelle, en travaillant au musée du Louvre comme restaurateur aux départements égyptien et chaldéen, ainsi qu’au Musée Guimet.
Sa première grande œuvre fut le monument au cardinal Verdier qui se dresse sur la place de Lacroix-Barrez (Aveyron)(Voir le monument); suivirent des œuvres nombreuses dont les plus originales sont le monument au général de Castelnau à Saint-Affrique (Voir le monument).
Louis Chavignier quitte l'enseignement officiel et entre dans l'atelier d'Iché qui le rémunère et lui permet de s'affirmer. En 1951, il est candidat aux élections législatives dans le 4eme secteur de Paris. En 1952, il reçoit le Prix Félix Fénéon et débute au Salon des Réalités Nouvelles, de la Jeune Sculpture, et à la Biennale d’Anvers. En 1957, il obtient, avec Antoine Poncet, le prix de sculpture d’Auvers-sur-Oise puis le Prix André-Susse en 1957.
Louis Chavignier expose aux Biennales de Venise de 1960, où il rencontre Giacometti, avec qui il trouve une parenté esthétique. En 1962, Il est nommé Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres. En 1963, Giacometti dessine le portrait de Chavignier et Chavignier sculpte le portrait de Giacometti. Il participe aussi au symposium de Yougoslavie puis en 1964 à celui de Montréal. Il participe aux Biennales de Saõ Paulo de 1965. En 1967 il est en charge du pavillon français de l’Exposition universelle.
En février 1972, il participe aux dossiers pédagogiques de la radio-télévision scolaire pour la jeunesse et donne une interview à Jean-Paul Cathala et un dessin « Manège » qui sera commenté par les jeunes.
De 1969 jusqu’à sa mort, il est professeur de sculpture à l’École Nationale des Beaux-Arts de Paris et enseigne également à l’UER d’Arts Plastiques, à la Sorbonne.
On lui doit plusieurs œuvres d’art public et d’intégration de l’art à l’architecture en France, notamment à Vitry-sur-Seine et à Blanc-Mesnil. Il est également possible d’admirer l’œuvre « Le vaisseau lunaire » qu’il a réalisé pour Expo 67, cédée par la succession de l’artiste et remontée en 2006 par le sculpteur canadien Serge Beaumont à Sherbrooke sur la rive du lac des Nations.
Le "vaisseau lunaire" n'est plus visible aujourd'hui car il a été vendue à un collectionneur par la Ville de Sherbrooke qui ne souhaitait pas investir dans une trop coûteuse restauration de l'oeuvre. (En savoir plus).
Le vaisseau lunaire, 1967 |
« Le beau pour le beau, ça mène à l'esthétisme. Cela ne m'intéresse nullement. Voilà pourquoi mes sculptures ne sont pas rassurantes. Je veux qu'elles donnent de l'homme une image qui fasse peur à l'homme. »
Monument aux morts sur la place de Cheylade refait en 1951, par Chavignier. "Les membres du Comité du monument aux morts, réunis sous la présidence de M. Lafarge. maire, ont approuvé la maquette présentée par M. Louis Chavignier statuaire. Le monument qui sera érigé sur le socle de l'ancien sera un monolithe à section carrée de 0m60 de coté et de 1m60 de hauteur. Sur sa face principale sera sculpté un jeune guerrier mourant. A ses pieds, un arbuste foudroyé élève son squelette en zig-zag. L'ensemble constitue un symbole général de jeunes espoirs de vie détruits. Sur les trois autres faces seront gravés les noms des morts des deux guerres. Nous rappelons que la dépense engagée sera couverte par une souscription publique." (Extrait de L'Auvergnat de Paris du 24 juin 1950) |
Louis Chavignier était considéré comme un des premiers sculpteurs contemporains lorsqu'il mourut en 1972 : il aimait beaucoup le pays natal, il était marié à Lucienne Chavignier, née Loubeyre, originaire de Cheylade, et ils avaient aménagé en atelier le moulin du Claux, aussi fut-il inhumé à Cheylade.
Une partie de ses Œuvres
1949 - Portrait en pied du Cardinal Jean Verdier - Lacroix-Barrez (12600) - une de ses premières commandes publiques (En savoir plus)
1950
- Pietà aux fusillés (monument aux fusillés)
- Ruynes-en-Margeride (15320)
MONUMENT
COMMÉMORATIF
Monument
en mémoire des 26 fusillés du 10 juin 1944 de Ruynes-en-Margeride.
Tous étaient des civils, parmi eux se trouvaient une femme et trois
enfants, âgés respectivement de 8, 16 et 18 ans. Il a été inauguré
le 1er octobre 1950. Par sa sculpture, le monument rend aussi hommage
à l'action des femmes et des jeunes filles pendant la guerre. (En savoir plus)
Stèle Robert de la Myre-Mory |
1951 - Monument à la mémoire du député Robert de la Myre-Mory à Villeneuve-sur-Lot
1954 - Statue équestre du Général Édouard de Curières de Castelnau
- Saint-Affrique (12400) (En savoir plus)
1954 - Monument Broncy à Clavières
1955
- Christ en bronze, église Bort-les-Orgues(19110) (Voir son histoire ci-dessous)
1957 - Dessin - Dunkerque -
Lieu d'Art et d'Action Contemporaine (59140)
1957 - Autel, Bénitier, Fonts Baptismaux (église Notre Dame de la Paix) - Villeparisis (77270)
1958 - Le Christ dit le Christ rédempteur (église
Saint-André) - Ezy-sur-Eure (27530)
1958 - Notre-dame-de-Bort
Statue
en
bronze, Oratoire Bort-les-Orgues (19110)
1960 - La Foudre - Montsauche-les-Settons (58230)
1960 - Autel (chapelle Saint Gabriel) - Maisons-Alfort (94700)
1961 - Croix Monumentale en bronze (église Saint Michel) - La
Vallée-au-Blé (02140)
1962 - La Porte de l'Ouest - Le
Blanc-Mesnil (93150)
1963 - Le Prophète - Strasbourg
1964
- Carrousel sauvage - (parc du Mont Royal) Montréal (Canada)
1960-1965
- Sculpture - École nationale des impôts Clermont-Ferrand )
1965 - La Maison du Berger, Nikos - Photographie - Musée d'art contemporain du Val-de-Marne Vitry-sur-Seine
1966 - Manège - Musée national d'art moderne, Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou Paris
1967 - Le Vaisseau Lunaire - Sculpture monumentale en acier inoxydable.
1969 - Le regard blessé - 1970 - Environnement sous-développéMusée
d'art contemporain du Val-de-Marne Vitry-sur-Seine (94400)
1971- Sculpture en acier peint - Vitry-sur-Seine (CES Gustave
Monod)
(94400)
Sculptures dans l'église Saint Sauveur - Arras (62000) - Sculptures dans l'église - Capelle-lès-Hesdin (62140) - Monument
aux morts de Cheylade (15400) - Sculpture
aux entrées des collèges de Condat (15190)
et Riom-ès-Montagnes (15400) - La Caravelle - Sculpture - Lycée de
Borda à Dax (40100) -Statue de la Vierge - Lugarde (15190) - L'exilé - Dessin - Gennevilliers (92230) - 3 Sculptures dans la cour de l'IUT de Cachan (94230)
Louis Chavignier dans la presse de son époque
L’Auvergnat de Paris 31 décembre 1949
L’Auvergnat de Paris 16 juin 1951 |
L'Auvergnat de Paris 19 juin 1954
L'Auvergnat de Paris du 18 octobre 1958
1960 Biennale de Venise |
Article extrait de la revue "Paris-Centre Auvergne" N°26 septembre 1972 Lire l'article |
Lire Article de Pierre Allanche |
Exposition Musée Zadkine
Maison Natale de Louis Chavignier à Bagnard
Histoire du Christ et de Notre-Dame-de-Bort, Bronzes de CHAVIGNIER
(Extrait de « Prêtre en Corrèze »)Un docteur de la ville avait un frère sculpteur de talent. Par son entremise j’obtins de l’artiste la promesse d’un christ en bronze. A l’époque — celle du christ d’Assy — il pouvait passer pour audacieux, car il était comme sorti de l’argile, à peine esquissé « l’homme humilié sorti de Dachau » comme je me suis plu à le décrire, le « Christ inachevé » que chacun doit achever en soi, selon la formule de saint Paul.
Certain confrère qui n’était pas de cet avis, charitablement prévint l’évêque : « Savez-vous qu’à Bort vous allez avoir une affaire comme à Assy ? » Inquiet, l’évêque accourt. Il se plante devant le bronze et s’écrie : « Mais c’est un christ ! Il a des bras, des jambes, une tête ! Mais pourquoi l’artiste l’a-t-il fait si décharné ? Pourquoi cette tête cambrée et ce bras plus haut que l’autre ? — Le sculpteur a ses idées : il faut les accepter ou ne pas prendre son œuvre. Il m’a dit qu’il ne pouvait imaginer le Christ totalement vaincu et que même dans sa mort il voyait les signes de sa résurrection. C’est pour cette raison qu’il a voulu un christ à la tête fièrement relevée et un bras légèrement décalé par rapport à l’autre, comme pour prendre l’envol au sortir du tombeau. »
Ce bronze maintenant fort admiré et indiscuté est l’une des œuvres maîtresses de Louis CHAVIGNIER.
Cet artiste avait exigé, pour un minimum d’harmonie dans le chœur et pour donner un fond de couleur à l’autel et au christ, que soient changés les trois vitraux de l’abside qui, selon la fâcheuse habitude du XIXe siècle représentaient un immense Sacré-Cœur et deux grands évêques, patrons de paroisse.
Le vitrail central seul devait avoir un thème, à peine esquissé, celui du buisson ardent. En le proposant j’avais dans l’idée une belle flamme rouge et or sortant d’un buisson toujours vert. Le maître verrier, ami du sculpteur et en accord avec lui, me présenta une maquette où il y avait beaucoup de noir et où les flammes, de couleur feuille morte, étaient encore parsemées de noir. Ils m’expliquèrent que ce vitrail, dans l’axe médian de l’église, sur lequel se détachaient l’autel et le Christ, ne devait à aucun prix accaparer les regards des fidèles. « L’autel doit rester le centre. Le vitrail n’est qu’un accompagnement », dit le maître verrier.
Tel fut, en effet, le rôle de ce vitrail et des deux autres qui l’encadrèrent. Que de compliments n’ai-je pas entendu des visiteurs de l’église, heureusement surpris par l’harmonie parfaite entre les grosses pierres apparentes de l’église primitive et l’autel en pierre dominé par le christ de Chavignier, prolongé par les vitraux de Chapuis !
La solennité du centenaire de la Sainte Croix comporta non seulement la bénédiction du christ de Chavignier par Mgr l’Évêque, mais la restauration de tous les calvaires situés sur le territoire de la commune et la remise en place de la croix de la Bastide…......
........Ce jour-là devait être prononcée par Mgr l’Évêque de Tulle le texte de la consécration de Bort à Marie tel qu’il avait été déjà signé par des milliers de fidèles. Ce grand événement avait été préparé par le R.P. Bansard, enfant du pays devenu servite de Marie. Dès cet instant la Vierge Immaculée était devenue N.-D. de Bort.
Restait à réaliser le double vœu de l’oratoire et de la statue en bronze. Bien entendu j’eus recours une nouvelle fois au sculpteur CHAVIGNIER. Comme il avait représenté le Fils je lui proposai de nous donner une image de l’Immaculée qui fasse penser à Notre-Dame de Lourdes, mais avec une main levée en signe de protection sur la ville. Il devait être assez inspiré pour réussir une représentation très évocatrice de la Nouvelle Ève, tirée de l’argile originelle, aux traits à peine esquissés, mais d’une rare distinction, peut-être son chef-d’œuvre!
N.D de Bort |
Cette fois, son œuvre ne fut pas discutée, même par les plus hautes autorités artistiques d’Église auxquelles elle fut soumise pour examen.
La statue ne devait être prête et l’oratoire élevé qu’au mois de mai suivant. Mais voici qu’à la cérémonie du 8 décembre Mgr l’Évêque, après la consécration à N.-D. de Bort, annonça une grande nouvelle à l’assistance : il choisissait notre ville pour être le lieu du prochain congrès eucharistique diocésain et même, étant donné la situation géographique de Bort, inter-diocésain. L’inauguration de l’oratoire et la bénédiction de la statue de N.-D. de Bort auraient lieu pendant ce congrès, en présence de nombreux évêques. Réjouissante perspective d’un côté, mais source de nombreux problèmes d’autre part !
Un congrès eucharistique voulait une octave de prières, un grand rassemblement de peuple, avec une journée spéciale pour les enfants et une journée de clôture avec procession à travers les rues de la ville pavoisée.
En cinq mois, il fallait remuer toute une population, l’intéresser à cette fête régionale, la faire participer aux travaux de préparation, obtenir les concours et les autorisations nécessaires.
Par l’Écho d’abord, puis par des visites individuelles aux principaux responsables de la cité, maire en tête, j’allais solliciter permissions et aides. Car il s’agissait d’utiliser les rues et les places de la ville, de les décorer d’arcs de triomphe et de banderoles. Ensuite, par des réunions de commerçants et par des réunions dans les différents quartiers, je tâchais de convaincre les Bortois de l’importance du rassemblement prévu et de la chance que ce congrès représentait pour la ville.
L’accord fut cette fois encore unanime. La municipalité donna toutes les autorisations nécessaires. Un plan général de décoration de la ville fut établi et dans chaque quartier les ateliers s’organisèrent, durant tout l’hiver, pour confectionner les milliers et milliers de fleurs artificielles en papier crépon destinées à orner les arcs de triomphe et à former les guirlandes qui sillonneraient toutes les rues. A chaque quartier avaient été attribuées des fleurs et des couleurs différentes. Ainsi il y eut le quartier des roses, des glycines, des glaïeuls et des couleurs rouge et or, bleu et blanc, violet et rose. Plus d’un million de francs furent dépensés uniquement pour l’achat du papier crépon!
D’autres préparaient les grosses pièces de la décoration : une douzaine d’arcs de triomphe, tous différents ; l’immense ciboire d’or, haut de 4 m, qui servirait de rond-point au carrefour du faubourg : les cerfs, grandeur nature, qui à la fontaine de la place de la Nation illustreraient la parole « Comme le cerf après l’eau vive... » ; la couronne de 3 m de diamètre qui ferait honneur au Christ dans l’Eucharistie, en dominant de haut l’autel et le tabernacle dans l’église ; le grand reliquaire qu’allait devenir le monument de la place de la Mairie — ancienne halle au blé — orné de grands anges formant cariatides à chaque colonne et de vitraux utilisant les fenêtres, mais gratifiées de papiers métallisés de toutes les couleurs, et surmonté d’un grand ostensoir.
Cette pièce monumentale à elle seule mettait la décoration de la ville hors concours, pour tous les congrès du même genre déjà vus. Et que dire du grand pont sur la Dordogne transformé en pont suspendu par d’énormes guirlandes ? Que dire de la place Marmontel — la grand-place de la ville - transformée en vaste lieu de culte, ceinturée de guirlandes, d’écussons, avec au centre un podium couvert, dominé par une croix prenant appui sur le monument de Marmontel, lequel disparaissait complètement, tandis que la croix dépassait les arbres de la place ?
Pour cette décoration de la ville, chaque quartier rivalisait d’imagination, de travail, de générosité. Jamais, je pense, depuis le temps de la construction des églises aux siècles de foi, autant de personnes, de tous milieux et de tous âges, ne s’étaient réunies, dans la bonne humeur, pour offrir leur travail pour une œuvre de beauté sous le signe de Jésus-Hostie. La longue préparation de ce congrès fut son véritable et durable succès, en rapprochant les gens, en les faisant travailler ensemble, gratuitement et pour l’intérêt général.
Au jour fixé, tout était prêt : le Manuel du congrès, imprimé à des milliers d’exemplaires, avec un cantique populaire composé pour la circonstance ; l’insigne du congrès en métal doré frappé aux armes de la ville et aussi à des milliers d’exemplaires ; le service d’accueil et le service d’ordre, mis en place par les jeunes ; toutes les rues et places de la ville ornées, fleuries... une vraie cité de rêve !
La partie religieuse des premiers jours de la semaine se déroula à l’église, avec un prédicateur dominicain en renom. Mais le premier déploiement extérieur fut, le jeudi, celui des enfants, venus de toute la Corrèze et des cantons voisins d’Auvergne.
La partie mariale du congrès comportait la procession de la statue de N.-D. de Bort - toute nouvelle apparue - à travers plusieurs quartiers de la ville et, le samedi, son installation à l’oratoire par une longue procession de la foule des Bortois. Sur le rocher dominant la ville, entre celle-ci et le barrage, se déroula la cérémonie de la bénédiction du bronze de CHAVIGNIER par Mgr l’Évêque de Tulle, préparée par une allocution de Mgr Gouyon, alors évêque de Bayonne, en présence de trois autres évêques dont Mgr Marty, alors évêque de Saint-Flour.
Détail curieux, le jour même où je recevais les premières médailles frappées à l’effigie de N.-D. de Bort, quelques années plus tard la radio annonçait la nomination au cardinalat des deux évêques présents à la « naissance » de N.-D. de Bort. De là à dire qu’elle y est pour quelque chose, il n’y a qu’un pas ! Que j’ai fait en envoyant aux deux nouveaux cardinaux la médaille de N.-D. de Bort.
Novembre 1971 Exposition au musée d'art moderne de Paris |
Sources : Article Louis Chavignier de Wikipédia - Centre Pompidou, Bibliothèque Kandinsky
Presse ancienne L'Auvergnat de Paris, La Croix - DICTIONNAIRE
de BIOGRAPHIE CANTALIENNE de Antoine TRIN - Jean ESPINASSE "Prêtre en Corrèze 1929-1979" Éditions Robert Laffont Paris -