Jean Alfred CHAVANY

 Jean Alfred CHAVANY Médecin Neurologue (1892-1959) – Chevalier de la Légion d’Honneur


J-A Chavany 1937
Jean Alfred CHAVANY, est né à Condat-en-Feniers (Cantal) , le 3 avril 1892 et décédé le 19 avril 1959 à Paris. Son père Jean Chavany est originaire du village de Fouroux commune de Collandres, percepteur à Condat, et sa mère Marie-Louise Déchambre, originaire de Condat et sœur du notaire Victor Déchambre.

Il fait ses premières études à Condat à l’école Saint-Nazaire, puis entre à l’école de médecine à Clermont-Ferrand en 1911. Brillant étudiant, il y reçoit le prix Bertrand.

Bénéficiant d’un sursis, Jean Alfred est incorporé à la 13ème section d’infirmiers en octobre 1914. A la mort de son père à Clermont-Ferrand en 1916, inhumé à Condat dans une imposante manifestation de sympathie, Jean Alfred est médecin auxiliaire sur le front de l’Est. Il est cité à l’ordre du jour à trois reprises, les 17 octobre 1915, 9 novembre 1916, 26 juillet 1917 et décoré de la croix de guerre.

Démobilisé en août 1919, il rentre à Paris. Interne des hôpitaux de Clermont-Ferrand, il prépare le concours de l’internat des hôpitaux de Paris et il est reçu en février 1921.

Il se marie en l’église paroissiale de Clamanges (Marne) le 27 décembre 1921 avec Irène SIOMCIM né le 24 juin 1893 au Mesnil-Sur-Oger (Marne) institutrice à Clamanges et fille de René Émile et Georgette Lalire, vigneron dans la région d’Épernay.

Jean Alfred s’installe à Paris et étudie les maladies du système nerveux et de la nutrition. Après un brillant concours en octobre 1927, il est nommé chef de clinique à la faculté de médecine de Paris.

Grace à ses multiples recherches scientifiques et ses nombreuses publications, il est de plus en plus connu et apprécié dans le domaine qu’il étudie plus spécialement c’est à dire les maladies du système nerveux.

Il est aussi médecin de l’institut d’électro-radiologique de la ville de Paris ou il dirige une importante consultation. Il initie aux procédés modernes d’investigation et de guérison de nombreux médecins et étudiants français et étrangers heureux de profiter de la précision de son enseignement.

Par arrêté du 12 avril 1930, il reçoit la Médaille d’honneur en bronze de l’assistance publique de Paris pour son dévouement en tant que médecin-chef du service des malades du système nerveux du dispensaire d’Hygiène sociale et antituberculeux.

En juillet 1933, il est nommé Médecin-Chef du service de neurologie de l’Hôpital Bon-Secours à Paris, poste qu’il occupera jusqu’en 1957.

Au prix MONTYON, en décembre 1933, l’Académie des Sciences décerne à J-A Chavany et Adolphe Zimmern membre de l’Académie de médecine et professeur agrégé, une mention honorable de 1500F pour leur ouvrage intitulé : » Diagnostic et thérapeutique électro-radiologique des maladies du système nerveux ».


Son assiduité au travail ne l’empêche pas de rencontrer ses amis Auvergnats à Paris, ainsi Le 20 février 1934, il préside le banquet annuel de l’Amicale « La Murataise » et en devient membre d’honneur au coté du professeur Chabrol.

En décembre 1934, il est promu Chevalier de la Légion d’Honneur (J.O du 30 décembre 1934), il habite alors au 4bis, rue Duméril à Paris. Les insignes de Chevalier lui sont remis le 20 février 1935 par Paul Razavet capitaine de réserve.
Il déménagera en 1943 au 1 rue Pierre Legrand dans le 8ème arrondissement de Paris.

En 1937, J-A Chavany lors de l’interview de « Pallas , la médecine et les médecins », Revue Trimestriel réservée au corps médical du 1er Trim. 1937 répond à la question : « Et si c’était à refaire, referiez-vous votre médecine ? » :

 « Je réponds « oui », sans hésitation aucune, à votre question : « Si c’était à refaire, referais-je ma médecine ? » Certes, notre profession, comme d'ailleurs une partie de l’édifice social dans lequel nous vivons, est menacé présentement de bouleversements importants, dont il est impossible de prévoir sur l’heure l’ampleur définitive. Un individualisme outrancier nous arme mal pour engager notre partie avantageuse et honorable — digne de notre mission sociale — dans le grand conflit humain qui se déroule sous nos yeux. Si nous ne voulons pas, je ne dis pas disparaître, mais déchoir, il est de toute urgence de réformer cet esprit individualiste, de lui substituer des tendances associatives serrées, sincères et agissantes, cristallisées autour de chefs fermes, ayant un sens aigu des réalités de l’heure. Cette cohésion tant souhaitable, avec les divers moyens d'action que chacun d’entre nous possède et dont il doit se servir, diminuerait sûrement la dureté des conditions matérielles dont commencent à souffrir nos confrères surtout au début et à la fin de leur carrière. Quoiqu’il en soit de ces conditions matérielles, sujettes à variations, je referais ma médecine, après coup, sachant nettement ce que je fais cette fois et cela pour de puissantes raisons d'ordre intellectuel et moral qui prennent leurs racines dans le tréfonds de I âme humaine, immuables comme elle et très peu influençables par les circonstances extérieures. Du point de vue intellectuel, quel métier sollicite davantage et à tout instant les diverses facultés de l'esprit ? Devant l’immensité mouvante des problèmes qui se posent à son entendement, en face de la fragilité, qu’il touche tous les jours du doigt, des connaissances humaines, en présence de toutes les plaies physiques qu'il panse à chaque minute, de toutes les souffrances qu’il cherche à soulager, de toutes les misères matérielles et de toutes les turpitudes morales qui viennent se confier à lui, le médecin acquiert vite dans le cours de sa carrière cette notion de la relativité des choses humaines qui le rend plus doux, moins intransigeant, en un mot, meilleur que beaucoup de ses semblables. Une telle profession quand elle est bien comprise et bien exercée, devenant alors un véritable sacerdoce, me paraît augmenter la valeur et la qualité de la dignité humaine. Elle confère à ses élus une dose de philosophie incomparable. Il suffit, pour s’en rendre compte de s'entretenir avec de vieux confrères. Voilà pourquoi, malgré vents et marées, j’aime mon métier de médecin. C'est presque le hasard qui avait motivé ma première décision, c’est maintenant le cœur et la raison, au sens pascalien de ces mots, qui dicteraient inéluctablement mon choix... « Vocatio post usum. ». Dr. Chavany, Médecin de l’Hôpital Bon-Secours. Membre de la Société de Neurologie.


Médecin capitaine pendant la guerre 39-45, il revenait à Condat en permission de détente.
Très Attaché à Condat, il passait chaque année une partie de ses vacances avec son épouse Irène dans la maison ancestrale des Bories, chez ses cousins germains Victor et Marie-Antoinette Déchambre. Il ne manquait pas, le jour du 15 août, de se rendre à pied au pèlerinage de Notre Dame d'Estaules à qui il vouait une gratitude particulière. 

Deux anecdotes parmi bien d'autres pour illustrer sa forme d'esprit : 
Des gens profitaient parfois de sa présence à Condat pour le consulter au sujet de leur santé, il les écoutait avec sérieux, et leur donnait un avis. Ainsi, il conseilla à une dame d'aller boire chaque matin de 1'eau à la source ferrugineuse du Saut du Renard, dans la vallée du Bonjon. Comme il disait à son cousin Alexis Bourrier : "Je ne sais pas si cette eau a des vertus particulières, mais je suis sûr que la promenade lui fera le plus grand bien". 
Ou encore, alors que Henri de Montherlant lui expliquait ses insomnies : "Je prend un cachet en me couchant le soir, mais, craignant que son effet ne dure pas toute la nuit, je mets mon réveil sur quatre heures du matin pour en prendre un autre. Comment pourrais-je améliorer mon sommeil? " La réponse vint immédiatement: "Et si vous essayiez de ne pas faire sonner votre réveil?"

A sa mort en 1959, son ami le chirurgien Daniel Édouard PETIT-DUTAILLIS lui consacre une nécrologie très détaillée dans la « Presse médicale » N°44 du 26 septembre 1959. (Lire la Nécrologie). 


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