Ecole Saint-Joseph de Condat

 

En 1837, les sœurs Saint-Joseph de Saint-Flour ont fondé une école privée, dans une modeste maison de la Place-Basse. Avec à leur tête, sœur Joséphine CATHELAT, elle achètent en 1842, à Monsieur BOYER, notaire et père du futur maire de Condat la maison qui est toujours celle de l'école libre d'aujourd'hui.

Mais de grandes transformations y ont été apportées : en 1875 ajout d'un pavillon à l'arrière du bâtiment, pour y installer la Chapelle.

En 1877, et dans le but d'ouvrir un asile pour les enfants en bas-âge des deux sexes, la directrice demande la cession d'une bande de terrain à prendre sur la place du "Pré de l'église" dans le prolongement de leur propriété pour y bâtir un nouveau local. La municipalité accepte le projet, mais l'administration académique s'y oppose. 

Francis CHARMES
Plus tard, sous l'impulsion du curé DELORT en 1888, alors que la nouvelle église venait d'être terminée, furent ajoutées les deux ailes qui complètent aujourd'hui l'édifice.

Pour réaliser les travaux, les sœurs souscrivent un emprunt auprès du Crédit Foncier avec l’appui de l’homme politique Francis CHARMES qui adresse une lettre au ministre le 16 décembre 1886.

Jusqu'à la rentrée scolaire 1881, l'école Saint-Joseph tenait lieu aussi d'école communale. Au termes d'une loi du 10 avril 1867, toute commune de plus de 500 habitants était cependant tenue d'avoir une école publique de filles. Or, comme la commune de Condat n'était pas été en mesure de répondre à cette obligation, la municipalité conclut avec la directrice de Saint-Joseph un arrangement pour permettre aux fillettes un accès à l'école.

Alors que les élèves de l'école des garçons profitaient de la gratuité scolaire obligatoire, il était urgent selon l'inspecteur primaire que cette mesure s'applique aussi aux filles. Un accord est alors passé entre la municipalité et la directrice Saint-Joseph, moyennant une subvention annuelle de 200 francs, la directrice s'engage à instruire gratuitement les petites filles des familles pauvres. Leur scolarité se limite à cinq mois d'hiver. Ainsi en 1874,suivant une liste dressée par Mr le curé, 39 adolescentes ont été scolarisées. En préalable à cet arrangement avec la directrice, l'inspecteur avait posé les conditions suivantes : qu'aucune distinctions ne puisse être une offense aux fillettes admises gratuitement, pas de salle spéciales "communale" ni de détail vestimentaire distinctif. Ce fonctionnement dura jusqu'à l'ouverture de l'école communale des filles en 1881.

A cette date, l'école Saint-Joseph perd bien sûr  une partie de ces effectifs mais elle subsiste jusqu'à l'application de la loi de séparation de l'église et de l'état votés en 1905.

Dès lors, les établissements relevant d'une congrégation religieuse sont menacés de fermeture. Celle de l'école Saint-Joseph deviendra effective à partir de 1909. Une note de la Préfecture du Cantal informe ainsi la municipalité de Condat : "Sont fermées les écoles ou classes annexées aux établissements congréganistes ci-après désignés situés dans le département du Cantal : Sœurs de Saint-Joseph de Saint-Flour à Condat. "

L'école restera fermée jusqu'en 1921, date à laquelle elle rouvre ses portes avec une nouvelle directrice : Mademoiselle CABIROU. A cette date, les sœurs portent encore le costume civil qu'elles avaient dû adopter lors de leur départ en 1909. Ce n'est qu'en 1940 qu'elles seront autorisées à porter le costume religieux. Une classe de cours complémentaire y fonctionnera jusqu'en 1969.

L'école fonctionne ensuite en école primaire avec la présence de deux religieuses jusqu'en 1991, et sous la direction de Mademoiselle GAYTON, puis de Mademoiselle Catherine GALLI jusqu'en 2016 date de sa fermeture définitive.


<< La dernière kermesse de l’école a réuni beaucoup de monde. © Mayet Olivier - La Montagne juillet 2016



Année 1940

Année 1936

Année 1942

Vers 1954






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La Congrégation des sœurs de Saint-Joseph.

Jean-Pierre Médaille
Au XVII régnait une profonde misère, tant matérielle que spirituelle. Ruiné par les guerres avec l’Europe, le Royaume de France l’était encore par les luttes intérieures. Cette situation devait susciter des apôtres de la charité et, parmi eux, le Père Jean-Pierre MÉDAILLE. 
Né à Carcassonne, Jean-Pierre Médaille (1610-1669) entre chez les jésuites à l’âge de 16 ans et devient prêtre en 1637. Au cours de ses missions dans le Massif central,  il rencontra « quelques bonnes veuves et filles », non pas appelées au cloître, mais désireuses de se consacrer « tout à Dieu et au service du prochain » pour soulager la misère qu’elles côtoyaient. C’est avec elles qu’il conçut son projet : créer une Congrégation de vie consacrée dans le monde. Une telle audace suscita des contradictions : en effet, au XVIIe siècle, la vie religieuse ne se concevait pas en dehors du cloître. Cependant, le Père Médaille reçut l’approbation et l’appui de Monseigneur Maupas, alors évêque du Puy-en-Velay (Haute-Loire). Le 15 octobre 1650, ce dernier donne à la petite Congrégation le nom de Saint Joseph, les règles de vie qu’il avait écrites lui donnant ainsi son existence officielle.
Voici le nom des six premières Sœurs : Françoise Eyraud, Claudia Chastel, Marguerite Burdier, Anna Chaleyer, Anna Vey, Anna Brun. Installées au quartier de Montferrand au Puy, dans l’Hôpital des Orphelines, ces premières Sœurs prirent cette œuvre en charge.
Monseigneur de Maupas donna à la petite Congrégation son existence canonique par Lettres Patentes, le 10 mars 1651.
La Congrégation de Saint-Joseph se répandit rapidement dans les campagnes environnantes, gagnant le Velay, le Vivarais, l’Auvergne, le Dauphiné, et même le Languedoc.

Mère Marie-Louise

Les sœurs de Saint-Joseph de St-Flour

Les diocèses du Puy (Haute-Loire) et de Saint-Flour (Cantal) n'en formant qu'un seul jusqu'en 1823.
En 1830 cinq sœurs de la congrégation du Puy et venant de la maison d'Allanches sont appelées à Saint-Flour pour fonder une maison. La congrégation est reconnue par ordonnance royale le 09 janvier 1840 et devint maison-mère d'une congrégation le 3 août 1853.

La première supérieure générale a été Mère Marie-Ursule Pagès (1801-1866), mais la congrégation s'est surtout développée sous le généralat de Marie DELFAU (1826-1895), en religion mère Marie-Louise, originaire du village de La Garde en la commune de  Marchastel. (En savoir plus)
La congrégation a été absorbée le 14 avril 1966 par la congrégation des sœurs de Saint-Joseph du Puy.

SŒUR JOSÉPHINE CATHELAT
s’est endormie dans la paix du Seigneur le 3 février 1892, dans la 84e année de son âge et la 62e de sa profession religieuse. 
La famille de notre vénérable Sœur fut toujours éminemment chrétienne, joignant aux sentiments d’une foi élevée la pratique des bonnes œuvres. Voyant avec reconnaissance le choix que Dieu faisait d’une de leurs enfants, les parents résolurent de doter leur paroisse d’une école de filles, donnant tout à la fois et l’ouvrière et l’asile qui devait abriter l’œuvre. 
La Congrégation de Saint-Joseph n’étant pas encore établie à Saint-Flour, la jeune CATHELAT fut envoyée chez nos Sœurs de Clermont, pour son instruction d’abord, puis pour sa formation à la vie religieuse. Elle y prit notre saint habit, le 21 octobre 1828. De pieuses compagnes vinrent se joindre à elle, la Maison de Clermont prêta une Supérieure et le couvent de Coren fut fondé. 
Les jeunes filles de la paroisse et des environs y furent élevées pieusement, les malades furent assistés et les pauvres secourus par la petite colonie. Bientôt cette maison fut affiliée à celle de Saint-Flour, fondée en 1830, et notre Sœur Joséphine, après avoir rempli une mission dans la maison naissante de Condat, fut bientôt définitivement chargée de la direction de celle de Coren qu’elle a gardée jusqu’à sa mort. 
Elle s’est toujours fait remarquer par une grande délicatesse de conscience, une foi vive, une piété sincère et un grand amour pour les pauvres. Dieu est fidèle, mes chères Sœurs, et il a récompensé la longue fidélité de sa servante. Les derniers jours de Sœur Joséphine ont été des jours de maladie et de souffrances, consolés par les grâces qu’elle en a reçues, la fréquente réception des sacrements, une préparation soignée et fervente, favorisée par la conservation jusqu’à la fin de ses facultés mentales, et autres circonstances bénies de Dieu. 
Nous aimons à croire que nos Sœurs de Coren ont recueilli et conserveront le pieux héritage de ses vertus, en même temps que sa noble tâche d’institutrice religieuse.
Que son honorable et pieuse famille reçoive ici le témoignage de notre reconnaissance pour la sollicitude et les bienfaits dont elle a toujours gratifié cette Maison de Coren ! Que cette Maison continue à lui être chère, car plus que jamais l'œuvre de l’éducation chrétienne est bénie de Dieu, mais elle a besoin, pour se soutenir, de l’appui des bienfaiteurs chrétiens. Heureuses les maisons qui voient, ainsi que celle de Coren, les sentiments des fondateurs se transmettre de génération en génération !
(Extrait du livre  :  « Mère Marie-Louise [Marie Delfau] et la congrégation de Saint-Joseph dans le diocèse de Saint-Flour, par l'abbé Lesmarie,... » Nécrologie de 1892 page 237)