Albert MONIER

Albert Monier Photographe (1915-1998)

Albert Monier photographié par Jean Louis Gorce
Albert MONIER, est né à Savignat, commune de Chanterelle (Cantal) , le 3 mai 1915 et décédé le 21 décembre 1998 à Paris dans le 13ème arrondissement. (voir sa généalogie)

Albert Monier est un photographe humaniste resté longtemps exclu des coteries parisiennes. Il a néanmoins connu une renommée internationale grâce à ses cartes postales artistiques en noir et blanc de Paris.

Issu d’une famille de paysans, ils partaient à la mauvaise saison pour vendre de la toile en Normandie et après la Grande Guerre, la famille s’installe à Pont-Audemer. Son père ouvre un petit garage de réparation de vélos puis un plus grand, en centre ville, et devient « agence Ford ». Aux ventes de vélos s’ajoute les automobiles et les tracteurs.

Albert est élevé dans un environnement de mécanique et se passionne pour les belles voitures. En 1924, il se retrouve a Lisieux dans une pension tenue par des prêtres et connaît ses premières contrariétés. Il ne pense plus qu’au grandes vacances chez son oncle à Chanterelle avec ses cousins qui lui font découvrir la magie de la photographie.

De retour à l’école, les mauvaises notes sont nombreuses et Albert décide d'abandonner les études après sa classe de troisième. Il devient alors employé chez son père, reconverti en marchand de meubles quelques années auparavant.

Il occupe ses loisirs a faire de la photo et à 19 ans, il réalise son cliché « Premier plan ››, qui parut deux ans plus tard, en 1937, à la une d'un journal photo.

La déclaration de la seconde guerre le bloque dans ses projets, et il se voit confier l’entière gestion du commerce familial, son père et sa mère ayant décidé de se retirer dans leur propriété de Chanterelle pour échapper a l'occupation.

Après huit longues années passées à faire fructifier l'entreprise familiale, il décide brutalement, de tout quitter pour partir à Casablanca, au Maroc avec sa femme et sa fille, âgée de deux ans. Il y resteront 2 années pendant lesquelles il consacre toute son énergie a la prise de vue, pour se perfectionner, et rentre en France avec une idée en tête : faire des cartes postales de Paris, pas comme celles d’« Yvon » mais des cartes montrant un nouveau visage de Paris.

Nous sommes en 1950, pendant un mois, Albert photographie Paris, puis rentre à Chanterelle pour effectuer le tirage de 100 000 cartes postales à raison de mille cartes par jour.

De retour à Paris, il démarche les librairies papeteries pour placer ses cartes, sans succès au vue du prix demandé… jusqu’à sa rencontre avec le papetier Couteau qui accepte de lui en prendre un lot. La carrière d’Albert Monier est lancée…entre 1955 et 1975, il vendra près de 80 millions de cartes.

"En 1953, pour préfacer les photographies de Paris qu’il veut réunir en volume, Albert Monier fait appel à Henri Pourrat. Leur collaboration, point de départ d’une grande amitié, ne s’arrête pas là et le photographe cantalien illustre l’édition de 1958 de "L’aventure de Roquefort" avant de donner, en 1959, soixante cinq photographies qui, accompagnées d’une préface d’Henri Pourrat, vont former "Au pays des grands Causses". L’ouvrage est donc à porter surtout au crédit d’Albert Monier et le texte de Pourrat a d’abord pour mission de célébrer la beauté des photographies qu’il précède... Albert Monier a parfaitement saisi l’esprit de ce pays, partant de l’anecdotique pour créer tout un univers riche de significations. C’est bien la même démarche qu’adopte Pourrat qui, dans cette aventure exemplaire, ne se contente pas de signaler à notre attention l’aridité du sol, les brebis venant se désaltérer à la lavogne salvatrice ou le berger d’autrefois devenant “ le fromager des laiteries : celui qui en blouse blanche de clinicien malaxe savamment son caillé, le met en boules, le met en caves ” (Extrait de Livret d’accompagnement de l’exposition réalisée par le Centre Régional de Documentation Pédagogique de Clermont-Ferrand à l’occasion du Centenaire Henri Pourrat)


L’Auvergnat de Paris 12 février 1955
Éloge de l'album "Paris" d'Albert Monier préfacé 
par son ami écrivain Henri POURRAT  

Histoire d'une rencontre et d'une Préface (Extrait de "Henri Pourrat-Albert Monier / cahier Henri Pourrat 3 - établi par Suzanne Montagne et Claude Dalet - "Le pouvoir de l'image par A.Pourrat")

H.Pourrat & A.Monier
1955

Albert MONIER et Henri POURRAT se rencontrèrent pour la première fois à Ambert à la fin de janvier 1954, puis une seconde fois moins d'un mois plus tard. Entre la quatrième rédaction de l'Aventure de Roquefort et la mise sur pied du tome V du Trésor des Contes, Henri Pourrat écrit le premier brouillon de la préface promise, le "monstre" , selon son expression ; il le laisse reposer quelques jours, puis le corrige, récrit le texte et l'envoie enfin à Albert Monier, fin mars : "J'espère qu'il ne vous heurtera pas trop, mais il est presque impossible qu'il ne vous heurte pas, et il faut bien vous résigner à avoir une sorte de légende". Albert Monier est heurté et il ne se résigne pas à certains passages le concernant.
Il commence aussitôt une lettre. Au bout de deux pages, il pense l'explication orale préférable. Il prend la route, arrive à Ambert. Henri Pourrat, lui, n'entend pas modifier son texte et ils furent bien près, ce jour-là, de ne pas s'entendre : "Nous sommes tous deux de la montagne, lui écrira Henri Pourrat après cette entrevue, et nous avons peut-être quelque peu de vivacité. "Et pourtant l'amitié naissante sortit confortée de ces longues heures de discussions et d'explications. "J'ai la tête pleine de tout ce qui aurait pu nous séparer, écrit Monier ; que je suis heureux de penser qu'au contraire notre dernière entrevue nous aura permis de nous comprendre parfaitement.".



Le Semeur 17 avril 1955
Un magnifique Album "Paris"
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l'Intransigeant 3 août 1969
La Carte Postale
(Lire l'article)





L'Auvergne vue par Henri POURRAT et Albert MONIER
Cahier établit par Suzanne Montagne et Claude Dalet, Henri Pourrat et Albert Monier, introduction d'Annette Pourrat,  Bibliothèque municipale et inter universitaire de Clermont-Ferrand, Centre Henri-Pourrat, 1985. (Cliquer pour consulter le document)

"Le mariage réussi des textes savoureux de l’écrivain et des poétiques images du photographe donne de l’Auvergne une vision séduisante et  profonde."





L'Orangerie du Sénat propose du 16 au 29 septembre 2009 une exposition dédiée à Albert Monier. Moins connu que ses pairs Cartier-Bresson ou Doisneau, il n'en est pas moins un grand photographe du XXème siècle.
Le Sénat rend hommage au photographe Albert Monier (Culturebox)
France Télévisions - Publié le 06/12/2016 06:30 -  Cliquer ici pour voir la vidéo


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