Les hommes politiques


CONDAT - MARCENAT (109 - voir notes en fin de document)


Le premier représentant de ce canton à l'Assemblée départementale fut Pierre Andraud, de Condat, né le 14 février 1750, ancien conseiller au présidial de Clermont-Ferrand, ancien administrateur du département du Cantal, nommé par décret consulaire du 1er prairial an VIII (21 mai 1800). Andraud ne fut pas renommé lors du renouvellement partiel de 1807. Il mourut avant 1812 (110). 

Le 12 novembre 1833, Joseph François Bonaventure Benoid, né en 1797, expert-géomètre, maire de Marcenat, gouvernemental, fut élu, au suffrage restreint, par 29 voix contre 2 à Auguste Chomette, notaire à Condat, démocrate modéré, sur 32 votants. 
Le 24 novembre 1839, Antoine Chabrier, né à Marcenat le 11 juillet 1762, avocat, juge de paix du canton de Condat devenu Marcenat, du 9 février 1794 au 14 avril 1844, conseiller d'arrondissement de 1807 à 1833, chevalier de la Légion d'honneur du mois de juin 1837, fut élu avec 31 voix contre 14 à Benoid, conseiller sortant (111), sur 45 votants, Chabrier démissionna le 14 juillet 1840 et mourut à Marcenat le 14 avril 1844. 
Il fut remplacé, le 16 août 1840, par Henri-Charles-Louis-Boniface, marquis de Castellane né à Paris le 23 septembre 1814, auditeur au Conseil d’état, élu par 34 voix contre 12 à Benoid, ancien conseiller général, sur 46 votants. 
Le marquis de Castellane mourut en fonctions, au château de Rochecotte, commune de Saint-Patrice, arrondissement de Chinon, Indre-et-Loire, le 15 octobre 1847 (112). Il était maire de Marcenat depuis un an et député du Cantal depuis le 9 février 1845 (113). 
Le 2 décembre 1847, Gabriel Raynaud, né à La Caire, commune de Riom-ès-Montagnes, avocat à Murat, lui succéda, élu par 20 voix contre 18 à Jean-François-Charles Tournadre, notaire à Marcenat, sur 39 votants. Réélu au suffrage universel le 21 août 1848 (114), Raynaud ne sollicita pas le renouvellement de son mandat en 1852 et mourut à Lavergne, commune de Saint-Saturnin, le 21 septembre 1856. 
Aux élections du 1er août 1852, les voix se répartirent ainsi, sur 2.981 inscrits et 1.781 votants : Émile Teissèdre, propriétaire à Murat, 787 ; Achille Boyer, notaire à Condat, 567 ; Auguste Chomette, notaire à Condat, 416, amenant un ballottage. Au second tour, le 8 août, Teissèdre fut élu sans concurrent, par 1.365 voix sur 1.375 votants. 
Le 16 juin 1861. André-Ponthion-Hippolyte Baraduc, né à Clermont-Ferrand, le 3 mars 1814, docteur en médecine à Condat, chevalier de La Légion d'honneur, fut nommé avec 1.097 voix, contre 1.049 à Antoine Commolet, de Rejateix, commune de Marchastel, avoué à Murat, sur 2.141 votants (115). Mais cette élection fut annulée et le 18 août 1862, Guillaume-Henry de Chomeil de La Jaleine né au château de La Jaleine commune d'Apchon, le 3 vendémiaire an IV (25 septembre 1795), juge de paix à Marcenat, chevalier de la Légion d'honneur, fut élu par 1.312 voix contre 968 au docteur Baraduc, invalidé, sur 2.280 votants. Ce dernier renonça dès lors à la vie politique et mourut à Condat le 17 avril 1893, dans sa 80eme année. Quand à M. de La Jaleine, il est mort au château de La Jaleine, où il s'était retiré, le 7 octobre 1878. 
Marie-Eugène-Philippe-Antoine-Boniface, marquis de Castellane, né à Paris le 12 mai 1844, orléaniste, lui succéda le 12 juin 1870, élu sans concurrent, avec 1.865 voix sur 1.870 votants. Il fut réélu, toujours sans concurrent : le 8 octobre 1871, avec 1.307 voix sur 1.411 votants et le 4 octobre 1874 avec 1.354 voix sur 1.434 votants. Le marquis de Castellane démissionna le 21 août 1877. Il avait été député du Cantal à l'Assemblée Nationale, de 1871 à 1875 (116) et avait représenté l'arrondissement de Murat à la Chambre des députés du 5 mars 1876 (117) jusqu'à sa dissolution, le 25 juin 1877. Le marquis Antoine de Castellane est mort à Paris, VIIe, le 10 décembre 1917. 
Le 4 novembre 1877, Jean-Flour-Marie-Aimé Valentin, né à Saint-Flour le 14 novembre 1847, avocat, républicain modéré, fut nommé par 935 voix contre 699 à Henri-Joseph-Jean-Nicolas Boyer, notaire à Condat, républicain, sur 1.676 votants. Réélu le 1er août 1880 par 1.530 voix (118), contre 131 à Paul Roussilhe, conservateur ; il fut battu le 1er août 1886 avec 1.131 voix, par le susdit Boyer, né à Condat le 23 août 1839, maire de Condat, qui en obtint 1.254, sur 2.390 votants (119). Valentin mourut à Marcenat le 9 juin 1887 et Boyer mourut en fonctions à Condat le 6 mai 1888. 
Le 22 juillet 1888, Pierre-Gaspard-Antoine Valentin, né à Saint-Flour, le 28 juillet 1852, frère de l'ancien conseiller général, maire de Marcenat, conseiller d'arrondissement, républicain modéré, fut élu avec 1.233 voix contre 1.178 à Alexis Baduel, médecin, maire de Condat, républicain, sur 2.416 votants. Valentin ne se représenta pas au Conseil général et mourut à Paris le 10 juillet 1901. 
Le 31 juillet 1892, Marie-Julien-François-Joseph, dit Francis, Charmes, né à Aurillac, le 21 avril 1848, député (120), opportuniste, fut élu par 1.286 voix contre 743 au marquis Antoine de Castellane, ancien conseiller général, ancien député, sur 2.358 votants. Chevalier de la Légion d'honneur du 7 février 1878, officier du 6 juillet 1886, ancien directeur des affaires politiques au ministère des Affaires Étrangères, Charmes fut sénateur du Cantal de 1000 à 1912 (121). Il est mort à Paris, VIe, le 5 janvier 1916, membre de l'Académie Française et directeur de la Revue des Deux-Mondes. 
Le 31 juillet 1898, Alexis Baduel. né à Valuéjols le 3 août 1854, médecin, maire de Condat, radical, fut élu avec 1.685 voix contre 119 à Abel Chomette, royaliste, sur 1.899 votants. Réélu, sans concurrent, le 31 juillet 1904, par 1.998 voix et le 24 juillet 1910 par 1.946 voix, le docteur Baduel est mort en fonctions à Condat le 7 janvier 1913. 
Il fut remplacé, le 16 février 1913, par son frère Ferdinand Baduel. né à Valuéjols le 8 juin 1859, pharmacien à Murat, député (122), qui n'eut pas de concurrent et obtint 1.396 voix sur 1.507 votants. Devenu maire de Condat, il ne se représenta pas après la guerre et mourut à Verneuil, Nièvre, le 6 février 1922. 
Le 14 décembre 1919, Élie Jalenques, né à Maurs le 10 avril 1863 fils de l'ancien conseiller général de Maurs, bloc national, fut nommé, sans concurrent, par 1 098 voix sur 1.329 votants et réélu, toujours sans concurrent, le 14 mai 1922, avec 805 voix sur 1.100 votants. Jalenques, chevalier de la Légion d'honneur du 9 juillet 1921, ne sollicita pas le renouvellement de son mandat. 
Le 14 octobre 1928, Maurice Jabiol, né à Marcenat le 30 septembre 1895, médecin à Marcenat, conseiller d'arrondissement, républicain radical, l'emporta avec 852 voix sur le comte Stanislas de Castellane, député, républicain de gauche, qui n'en obtint que 835. Il y avait eu 1.693 votants. 
Le docteur Jabiol l'a encore emporté, le 7 octobre 1934, avec 90o voix contre 931 au comte Stanislas de Castellane, député, et 22 au citoyen Sabatier, communiste, sur 1.960 votants.

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(109) Lors de l'organisation du département du Cantal,, Condat-en-Feniers, fut chef-Lieu de canton. Le chef-lieu fut, peu après, transféré à Marcenat et de nouveau à Condat, par décret du 4 juillet 1906.
(110) Pierre Andraud, d'une famille possessionnée à Parpaleix, village de la paroisse de Condat-en-Feniers avant 1747; mais habitant, avant la Révolution à Saint-Floret, aux environs d'Issoire, était le septième enfant de Jean Andraud, médecin à Saint-Floret et de Jeanne Besseyre, des Horts. Il était veuf de Claudine Artaud, de Viry, qu'il avait épousée le 3 février 1771.
(111) Benold est mort à Marcenat le 6 décembre 1847, âgé de 50 ans.
(112) Son corps fut rapporté au château d'Aubijoux, près Marcenat, fin octobre 1847.
(113) Henri de Castellane avait été élu député une première fois le 3 mars 1844, mais son élection fut cassée, car il n'avait pas trente ans, âge légal. Il en fut de même des deux élections suivantes; enfin la
dernière fut valable car il avait trente ans depuis le 23 septembre 1844. Son beau-frére, le marquis de Contades, fut élu député à sa place, en décembre 1847 (Journal du maréchal de Castellane. T. III, pages 306, et 327 et T. IV p. 4. Paris. Plon, 1897).
(115) L'administration était restée neutre.
(116) ELu le 8 février 1871 par 23.525 voix sur 34.487 votants.
(117) Au premier tour, le 20 février 1876 : Inscrits, 8.575. Votants : 5.333 : Castellane 1976 ; Teissèdre 1970 ; Bonnet, 1387. Ballottage. Au second tour, le 5 mars 1876. Votants 5.695; Castellane 3.048, élu. Teissèdre 2.634.
(118) « Intelligent, influent dans son canton, caractère aimable. » [Arch. du Cantal. Rapport du Préfet. Octobre 1883.1
(119) Le canton comptait 2.395 inscrits !
(120) Il a été député de l'arrondissement de Murat, de 1881 à 1885 et de 1889 à 1898.
(121) En remplacement de Devès, décédé à Paris le 12 novembre 1899, il fut élu le 28 janvier 1900 au premier tour, par 315 voix, sur 579 votants et réélu le 4 janvier 1903, au premier tour, par 288 voix sur 577 votants. Charmes ne fut pas réélu en 1912.
(122) Ferdinand Baduel fut député de 1906 à 1919.

Texte extrait de la REVUE DE LA HAUTE-AUVERGNE PUBLIÉE PAR LA SOCIÉTÉ DES LETTRES, SCIENCES & ARTS - "La HAUTE-AUVERGNE" TRENTE-SEPTIÈME ANNÉE. — 1935 PREMIER FASCICULE — JANVIER-MARS - Pages 22 à 27 ( https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6569691r/f28.item)